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ENVIRONNEMENT

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Exploration des futurs : Les scénarios du rapport de l’ADEME pour la neutralité carbone en 2050

Par Jade DC

Publié le 02/04/2024

Si nous voulons respecter les engagements de l'Accord de Paris de neutralité carbone en 2050 et maintenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés Celsuis, une transformation profonde et rapide de nos modes de vie est plus qu'indispensable. C'est précisément l'exercice auquel s'est prêtée l'ADEME (l'Agence de la transition écologique) en imaginant quatre scénarios prospectifs pour conduire la France vers la neutralité carbone en 2050. 

Scénario 1 : Génération frugale

'Frugal : qui se contente de mets simples et peu abondants'. Ce sont les mots de l'Académie Française pour définir cet adjectif. 'Frugal', c'est le terme qu'a choisi l'ADEME pour nommer son premier scénario prospectif : celui d'une génération sobre, qui témoigne un profond respect pour la nature, qui consomme local et où le commerce international n'existe pratiquement plus.

Mais, concrètement, à quoi ressemblerait notre monde si ce scénario venait à se matérialiser ?

Nos villes se remplissent d'espaces verts qui contribuent non seulement à atténuer les effets néfastes des phénomènes climatiques extrêmes, mais aussi à préserver nos écosystèmes.

On dit 'adieu' aux géants de l'industrie, aux cargaisons de produits importés et à la frénésie de la consommation. À la place, on accueille à bras ouverts le low-tech, une technologie plus simple et résiliente, privilégiant le local, la qualité sur la quantité. Les avions sont relégués au rang des reliques du passé, tandis que le vélo devient le roi des routes !

Côté logement, on rénove massivement le parc de logements existants (et c'est là que, nous, TUCOENERGIE entrons en scène ! Avec notamment la rénovation d'ampleur, l'isolation, et l'installation de panneaux photovoltaïques) et on limite la construction neuve.

Le bilan de ce premier scénario ? Une division par deux de la demande énergétique et des émissions de gaz à effet de serre maîtrisées, passant de 401 MtCO2 en 2015 à -42MtCO2 en 2050 - 10,9 t/habitant en 2015 à 4,2 t/habitant en 2050 - nous permettant de faire mieux que les objectifs fixés par l'Accord de Paris et ainsi avoir une marge de manœuvre si le changement climatique venait à avoir un plus gros impact que prévu. Cependant, cette mutation profonde de la société, reposant principalement sur la baisse de la production de biens carbonés et de la construction neuve, ne permet pas de soutenir la croissance économique de la France. Cela donne lieu à une baisse des investissements, une diminution de l'emploi et donc du revenu disponible, une dégradation de la dette publique et une décroissance du PIB - bien qu'il reste positif.

Scénario 2 : Coopérations territoriales

Le deuxième scénario de l'ADEME, 'coopération territoriales' cherche un équilibre entre adaptation des modes de vie au changement climatique et maintient du système économique, alliant sobriété et efficacité.

Une génération consensuelle et résiliente 

Dans cette vision, la gouvernance s'équilibre entre le national et le local, où chaque échelon joue un rôle crucial dans l'adaptation au changement climatique. On développe le génie écologique (ensemble des techniques visant à restaurer la biodiversité sur tous les milieux, naturels et artificialisés) afin d'adapter les villes et les infrastructures au changement climatique.

Comme pour la génération frugale, l'alimentation est sobre, locale et durable, ce qui permet de réduire drastiquement notre empreinte environnementale. Les ressources agricoles et forestières sont mobilisées de manière équilibrée, favorisant une économie circulaire et une réduction des pertes et gaspillages.

La ville de la génération coopérations territoriales est construite avec intelligence et résilience. C'est 'la ville du quart d'heure', où tout est à portée de main, limitant ainsi la mobilité et les émissions de gaz à effet de serre. Cette densification contrôlée est améliorée par l'accélération de la rénovation énergétique : 80 % des logements sont rénovés à un niveau au moins BBC-rénovation (Bâtiment Basse Consommation). Mais c'est également la ville de la cohabitation, où le partage des bâtiments, de pièces de vie ou d'équipement devient la norme.

Les parcelles agricoles se couvrent d'arbres qui servent à la fois de haies organiques et de puits de naturels de carbone (écosystèmes qui, comme les forêts, les marais côtiers, les bocages etc, captent naturellement le CO2 et le stockent) - ce qui permet de stocker davantage de carbone dans les sols, contribuant ainsi à la réduction nette des émissions de gaz à effet de serre.

Ce scénario permet de passer de 401 MtCO2 en 2015 à -42MtCO2 en 2050, ce qui
constitue une assurance compte tenu des estimations plus défavorables publiées en 2023 sur le puits carbone forestier et l’incertitude à 2050.

Selon une étude sociologique menée par l'ADEME, des quatre scénarios, ce second est le plus apprécié par les enquêtés, bien que certains, très attachés à la propriété individuelle, émettent une réserve sur le partage des espaces de vie.

Scénario 3 : Technologies vertes

La génération Technologies vertes est moins en rupture avec nos modes de vie actuels que les deux premières et privilégie le développement technologique pour faire face aux changements climatiques.

Transition Massive vers des Énergies Vertes

Dans ce scénario, la majorité de la population vit en métropole : ce qui oblige à déconstruire et reconstruire massivement, entraînant une consommation massive de ressources naturelles.

L'ensemble du parc de logements est rénové mais de façon peu performante, avec seulement la moitié qui possède un niveau BBC-rénovation (Bâtiment Basse Consommation).

Du côté mobilité, on fait la part belle à la décarbonation. Plus de voitures qui crachent du CO2, mais des véhicules électriques, du biogaz, de l'hydrogène. Résultat ? Les émissions de gaz à effet de serre du secteur des mobilités chutent de 94 %. 'Formidable !', me direz vous, mais non pas sans conséquences : la forte demande en énergie décarbonée génère d'importantes tensions sur la biomasse (ensemble des matières organiques pouvant devenir des sources d'énergie).

Notre volonté d'allier adaptation au changement climatique et maintient de la croissance économique nous oblige à innover en matière d'énergie décarbonée. En effet, afin de pouvoir répondre aux besoins énergétiques importants du transport, de l'industrie et du numérique, on surexploite la biomasse, et notamment les déchets - qui sont utilisés pour produire de l'énergie décarbonée (via la méthanisation) - et le bois. Dans l'ensemble, on est parvenu à décarboner l'industrie et les transports mais en mobilisant de façon exponentielle notre biomasse.

Scénario 4 : Pari réparateur 

La génération pari réparateur met l'accent sur l'exploitation et l'optimisation des ressources naturelles. Les technologies sont utilisées pour connaître, suivre et réguler les impacts du changement climatique.

La technologie au service du quotidien 

La maison intelligente est à présent la norme ! On ne passe pratiquement plus de temps en cuisine : les appareils domestiques le font pour nous, ils s'occupent également de régler la lumière et les énergies et de sécuriser nos maisons.

Si notre consommation de viande est quasi-stable (baisse de 10% par rapport à aujourd'hui), nos assiettes inclues désormais des protéines de synthèse ou végétale. De fait, notre système agricoles n'a quasiment pas changé non plus : on continue de faire de l'élevage et de l'agriculture intensive même si on limite désormais les pesticides.

Les enjeux écologiques passent après le progrès économique et technologique : ainsi, les objectifs écologiques inscrits dans la loi comme le 'plan d'action' de l'Etat pour réduire les GES dans le résidentiel sont remis en question au profit d'une confiance aveugle placée dans la capacité des ressources matérielles et financières pour contenir le réchauffement climatique.

Le monde dans lequel évolue la génération pari réparateur est un monde où la globalisation atteint son paroxysme et où la décarbonation de l'industrie nationale se fait via la mise en place d'un système de stockage géologique de CO2 et non pas grâce à la transition vers des énergies décarbonées. De fait, deux dynamiques majeures émergent : la consolidation d'une classe moyenne mondiale et la révolution numérique, toutes deux porteuses de croissance mais également de défis environnementaux.

Ce scénario prospectif est donc aux antipodes de 'l'ère de décarbonation et de résilience' que laissait sous-entendre le dernier bilan de la RTE

Si l'essor de la technologie et de la classe mondiale peut paraître prometteur à première vue, la présence démesurée des technologie - voitures autonomes, production alimentaire en laboratoire, robotisation systématique etc - relève davantage de la dystopie ou du film de science-fiction. De plus, les technologies ne sauraient constituer à elles seules une réponse adéquate au défi du changement climatique. De fait, il s'agit du scénario qui présente le plus haut niveau d'émissions de CO2 (135 MtCO2/an) et le plus incertain pour atteindre la neutralité carbone en 20250.

Mais alors, comment parvenir réellement à la neutralité carbone en France ?

Pour atteindre la neutralité carbone, plusieurs stratégies peuvent être mises en place : chacune d'entre elles peut être lue à travers les quatre scénarios de l'ADEME.

  • Transition vers des énergies renouvelables : Cela implique de remplacer les combustibles fossiles par des énergies propres comme l'éolien, le solaire ou l'hydraulique. Cela nécessite des investissements significatifs dans les nouvelles technologies et infrastructures.

  • Amélioration de l'efficacité énergétique : C'est une autre manière de réduire notre empreinte carbone. Cela peut être réalisé par l'optimisation des processus de production, la modernisation des bâtiments pour qu'ils consomment moins d'énergie, et l'encouragement à des modes de transport plus économes en énergie.

  • Adoption d'un régime alimentaire durable : L'agriculture est une source importante d'émissions de gaz à effet de serre. Passer à un régime alimentaire plus durable peut avoir un impact significatif sur notre empreinte carbone.

  • Capture et stockage du carbone : Enfin, la technologie peut jouer un rôle important dans la réduction des émissions de carbone, en capturant et en stockant le CO2 avant qu'il ne soit libéré dans l'atmosphère.

Concrètement, quand atteindrons-nous la neutralité carbone ?

L'objectif de la neutralité carbone est fixé à l'horizon 2050. Cependant, la réalisation de cet objectif dépend de nombreux facteurs, y compris la mise en œuvre rapide et efficace des stratégies énumérées précédemment.

Il est crucial de noter que le chemin vers la neutralité carbone est une entreprise complexe qui nécessite la participation coordonnée de tous les acteurs de la société : gouvernements, entreprises, citoyens et organisations non gouvernementales.

Chacun des quatre scénarios explorés par l'ADEME implique des défis et des choix de société distincts. Ces scénarios sont de véritables outils d'aide à la décision qui permettent d'éclairer les débats et d'accélérer les prises de décisions.

Cependant, en dépit des efforts en cours et des plans en place, il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour garantir que nous atteignons cet objectif crucial pour le climat et pour notre avenir commun.

Le scénario génération frugale est considéré par l’ADEME comme plus risqué : pour quelle raison ?

L'ADEME qualifie le scénario Génération frugale de plus risqué en raison de la dépendance marquée à la sobriété et au changement de comportement. Il repose sur des transformations profondes des habitudes de consommation, des modes de déplacement, de l'alimentation, et de l'usage des équipements, sans recours à des technologies de captage et stockage de carbone. Ces éléments peuvent générer des incertitudes :

  • Sobriété contrainte : la frugalité induite peut être perçue comme une contrainte forte pour certains, limitant leur liberté de consommation. L'acceptabilité sociale de ces mesures est donc un enjeu majeur.
  • Changement de comportement : l'ampleur du changement de comportement nécessaire pour réaliser ce scénario est substantielle. Il peut être difficile d'obtenir une adhésion de masse à ces changements dans un délai court.
  • Absence de technologies de captage et stockage de carbone : contrairement à d'autres scénarios, 'Génération frugale' n'intègre pas ces technologies potentiellement utiles pour réduire les émissions de CO2.

Quelles sont les transformations profondes communes à tous les scénarios de l’ADEME ?

Les scénarios de l'ADEME pour la neutralité carbone en 2050 partagent plusieurs transformations profondes.

  • Décarbonisation de l'économie : Tous les scénarios évoquent une transition vers des sources d'énergie renouvelables et une réduction drastique de l'utilisation des énergies fossiles.

  • Amélioration de l'efficacité énergétique : Que ce soit dans l'industrie, le bâtiment ou les transports, une optimisation des processus est envisagée pour réduire la consommation d'énergie.

  • Changement des modes de consommation : Les quatre scénarios prennent en compte une évolution des habitudes de consommation, vers plus de sobriété ou d'efficacité.

  • Transformation du système alimentaire : L'adaptation d'un régime alimentaire plus durable est une constante, que ce soit par une réduction de la consommation de viande ou une agriculture plus respectueuse de l'environnement.

Tous les scénarios prévus par l'ADEME prévoient une transformation du parc résidentiel. La décarbonation de la France doit passer, entre autre, par l'amélioration du logement afin de réduire drastiquement la consommation d'énergie des Français. Chez TUCOENERGIE, nous sommes là pour accompagner les Français à reprendre le contrôle de leur énergie. Nos experts énergétiques sont à votre disposition pour réaliser une étude gratuite de votre habitat afin de vous aider à déterminer quels sont les travaux de transition énergétique les plus pertinents.