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Transition écologique dans le secteur culturel : vers un modèle plus durable pour la création et le patrimoine

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La transition écologique n’épargne aucun secteur, et la culture ne fait pas exception. Depuis 2022, le ministère de la Culture s’est engagé dans une transformation profonde du secteur culturel pour l’adapter aux enjeux environnementaux. À travers des outils innovants, des référentiels carbone, des formations et de nouvelles pratiques écoresponsables, les avancées sont bien réelles. Mais où en est-on vraiment ? Quelles sont les actions concrètes engagées ? Et quelles perspectives pour les années à venir ?

Dans cet article, Tucoenergie décrypte les grandes avancées de la transition écologique dans le secteur culturel — un levier d’action encore sous-estimé dans la lutte contre le changement climatique.

Pourquoi engager la transition écologique de la culture ?

Le secteur culturel, avec ses bâtiments énergivores, ses tournées, ses événements et sa production artistique, représente un impact environnemental non négligeable. L’ambition est donc claire : faire de la culture un exemple de sobriété, sans brider la créativité.

Trois leviers principaux guident cette transformation :

  • Mesurer l’empreinte carbone des activités culturelles,
  • Innover en matière de pratiques et de production,
  • Former les professionnels et les jeunes générations aux enjeux écologiques.

1. Un cadre structurant : BouTure et les référentiels carbone

En novembre 2024, le ministère a lancé BouTure, un outil de diagnostic gratuit permettant aux structures culturelles d’évaluer leur maturité environnementale en moins de 10 minutes. Plus de 600 structures s’en sont déjà saisies, signe d’un véritable appétit pour la transition écologique dans la culture.

Par ailleurs, des référentiels carbone ont été déployés dans tous les réseaux de la création artistique (scènes nationales, centres dramatiques, écoles, etc.), avec un double objectif :

  • Réaliser des bilans d’émissions sur un échantillon de structures ;
  • Former et accompagner ces structures dans l’élaboration de plans d’action collectifs.

À terme, ces données permettront de construire un outil national simplifié d’estimation carbone.

2. Créer autrement : résidences vertes, éco-conception et guide CACTE

La création artistique évolue aussi dans ses pratiques. Parmi les initiatives phares :

  • Le Cadre d’action et de coopération pour la transformation écologique (CACTE), un guide très pédagogique, désormais obligatoire pour les structures financées sur le long terme.
  • Les Résidences vertes, où l’artiste est accompagné par un professionnel de l’écologie. Pas d’obligation de production, mais une démarche documentée autour de l’écoresponsabilité.
  • Le développement de l’éco-conception des œuvres dans les centres dramatiques nationaux, pour réduire les impacts liés à la scénographie, la logistique ou les matériaux utilisés.

3. Un patrimoine à la croisée des enjeux environnementaux

Le patrimoine est par nature un secteur ancré dans la durabilité. Mais il doit aussi s’adapter aux réalités climatiques. Des guides pratiques ont été produits sur :

  • La réhabilitation énergétique du bâti ancien,
  • L’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments patrimoniaux,
  • La performance énergétique dans les centres historiques.

La France participe également au projet européen CALECHE, qui vise à créer un outil d’aide à la décision pour la rénovation énergétique des bâtiments classés, sans nuire à leur intégrité historique.

Enfin, des clauses environnementales et sociales sont intégrées dans les marchés publics de restauration, et des projets pilotes comme “Trajectoire énergie-carbone des monuments historiques” mesurent désormais précisément l’impact des chantiers.

4. Former les artistes et les professionnels de demain

D’ici 2026, l’ensemble des établissements d’enseignement supérieur culturel devront intégrer des modules dédiés à la transition écologique dans leurs programmes. Déjà, plusieurs écoles ont entamé ce virage pédagogique.

Cette action vise à transformer les mentalités dès la formation, en préparant les futurs artistes, techniciens, gestionnaires ou architectes à créer et produire autrement, dans un monde contraint par les limites environnementales.

5. Un numérique plus sobre et des mobilités repensées

Deux autres chantiers prioritaires complètent la stratégie :

  • Un numérique culturel plus sobre, avec une meilleure gestion des données, des plateformes et de la consommation énergétique du streaming ou des serveurs ;
  • Une mobilité décarbonée, en repensant les tournées, les festivals et les déplacements liés à la production et à la diffusion.

L’objectif est clair : faire rimer culture et bas carbone.

Quels impacts pour le public et les territoires ?

La transition écologique de la culture n’est pas une affaire de technocrates. Elle touche aussi :

  • Les spectateurs, qui voient émerger des événements plus sobres et plus engagés ;
  • Les collectivités locales, qui adaptent leurs politiques culturelles et leurs plans d’urbanisme ;
  • Les bénéficiaires des rénovations, avec des bâtiments publics plus confortables et économes en énergie.

Ce qu’il faut retenir

🎭 La culture, souvent perçue comme un secteur intangible, s’engage activement pour réduire son empreinte carbone et devenir un modèle de durabilité.

🌍 Grâce à une politique structurée, des outils concrets et un pilotage ministériel, la transition écologique de la culture est bien en marche.

🚀 En valorisant les bonnes pratiques, en formant les jeunes générations et en repensant nos façons de créer et de préserver, c’est toute une vision de la culture qui se réinvente.