Des éoliennes et une centrale au fioul en arrière plan pour illustrer le changement climatique

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Nouveau rapport de synthèse du GIEC : que faut-il en retenir ?

Par Marina T

Publié le 21/03/2023

Réuni en Suisse, à Interlaken, le GIEC (Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat) a publié, le lundi 20 mars, le rapport de synthèse de son sixième cycle de travaux. Ce document, à l'intention des décideurs, est le fruit d'une collaboration entre 195 pays, débuté en 2015. Alors, quelle est la situation actuelle ? Quelles sont les projections à long terme et les solutions à mettre en œuvre pour lutter contre le réchauffement climatique ? TUCOENERGIE fait le point et vous résume ce qu'il faut retenir de ce dernier rapport du GIEC.

Synthèse du rapport du GIEC 2022-2023 en résumé

Vous n'avez pas le temps de lire tout l'article ? TUCOENERGIE vous propose un condensé des informations à retenir du dernier rapport du GIEC*.

  • L'Homme est le principal responsable du réchauffement climatique : la hausse des températures mondiales a atteint +1,1° C entre la période préindustrielle et aujourd'hui. Une disparité entre les pays est à noter : les pays les moins responsables sont les plus touchés par les effets du dérèglement climatique (sécheresse, vagues de chaleur…).
  • Le GIEC juge les actions actuellement mises en place insuffisantes : les pays les plus riches doivent se montrer plus ambitieux et accorder un budget plus conséquent à la lutte contre le réchauffement climatique. Objectif demandé par le secrétaire général de l'ONU : atteindre la neutralité carbone d'ici à 2040, au lieu de 2050.
  • Les solutions pour limiter le dérèglement climatique sont déjà connues, mais doivent se développer plus rapidement et à plus grande échelle (intensifier l'utilisation des énergies renouvelables, améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, tendre vers une mobilité durable…).

*source : rapport de synthèse du sixième cycle du GIEC

Le réchauffement climatique : causes et conséquences

Dans une première partie de son rapport, le GIEC dresse un état des lieux : responsabilité de l'homme, hausse des températures, engagements insuffisants…

Réchauffement climatique : les activités humaines mises en cause 

Premier constat du rapport du GIEC 2023, les activités humaines sont les principales responsables du réchauffement climatique. En cause, les émissions de gaz à effet de serre (GES) provenant de la production et de la consommation d'énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole). Les émissions mondiales nettes de GES anthropiques, à savoir celles liées à l'activité humaine, ont augmenté de 54 % entre 1990 et 2019. Les secteurs de l'énergie, de l'industrie, des transports et des bâtiments représentaient à eux seuls 79 % des émissions mondiales de GES en 2019.

Une hausse de la température moyenne et du niveau de la mer

L'augmentation des émissions de gaz à effet de serre entraîne avec elle une hausse de la température moyenne sur Terre : +1,1° C entre la période préindustrielle (1850-1900) et aujourd'hui. Le rapport précise que "la température à la surface de la terre a augmenté plus rapidement depuis 1970" que sur n'importe quelle autre intervalle de 50 ans, sur les 2 000 dernières années. De son côté, le niveau de la mer a augmenté de 20 cm entre 1901 et 2018.

Les pays les moins émetteurs sont les plus touchés par les conséquences du dérèglement climatique

Le rapport du GIEC met également en avant une disparité entre les pays émetteurs : "les pays les moins avancés et les petits États insulaires ont des émissions par habitant beaucoup plus faibles que la moyenne mondiale". Pourtant, ce sont aussi ces pays les moins émetteurs qui sont le plus touchés par le réchauffement climatique et ses effets (communautés d'Afrique, d'Asie, d'Amérique Centrale ou du Sud, peuples indigènes…). Le document précise qu'entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes sont aujourd'hui très vulnérables face au réchauffement climatique. 

Quelles sont les conséquences du réchauffement climatique ?

Le réchauffement climatique est responsable de nombreux évènements météorologiques extrêmes dans l'ensemble des régions du monde : 

  • vagues de chaleur ;
  • sécheresse ;
  • cyclones tropicaux ;
  • fortes précipitations…

Le dernier rapport du GIEC précise qu'entre 2010 et 2020, "la mortalité humaine due à ces événements climatiques a été 15 fois plus élevée dans les régions les plus vulnérables". À cela s'ajoute des pénuries d'eau, de l'insécurité alimentaire, ainsi que des problématiques économiques. Certains effets constatés sont par ailleurs irréversibles (fonte des glaciers, hausse du niveau de la mer…).

Les actions actuelles jugées insuffisantes

La mise en place d'actions et d'engagements en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique dans de nombreux pays est jugée actuellement insuffisante pour le groupe d'experts du GIEC. Le rapport souligne, par ailleurs, que le manque d'engagement politique et l'insuffisance des financements, qu'ils soient publics ou privés, limitent le déploiement de solutions permettant de lutter contre le dérèglement climatique.

Les scénarios du GIEC

Outre cet état des lieux alarmant, le rapport du GIEC contient différents scénarios de réchauffement climatique. Chaque degré supplémentaire pourrait ainsi amplifier les phénomènes météorologiques extrêmes (vagues de chaleur et de sécheresse de plus en plus fréquentes, intensification des cyclones et des tempêtes…) et leurs conséquences sur l'Homme et les écosystèmes (perte de biodiversité, hausse de la mortalité, maladies d'origine alimentaire ou hydrique…). Ces effets seraient par ailleurs de plus en plus difficiles à gérer.

L'objectif visé est donc de limiter cette hausse de la température globale à 1,5°C. Le groupe de scientifiques précise cependant que, malgré le déploiement de politiques et de lois relatives à cette lutte, le réchauffement climatique risque de "dépasser 1,5°C au cours du 21e siècle". Les décennies à venir s'annoncent donc cruciales pour envisager un futur vivable et durable pour tous.

Quel est le scénario le plus pessimiste du GIEC ?

Dans le scénario le plus pessimiste du GIEC, la hausse de la température terrestre pourraient dépasser +4°C, par rapport aux températures constatées pendant la période 1850-1900.

Quels sont les engagements de la France en matière de lutte contre le réchauffement climatique ? 

Avec l'Accord de Paris, de nombreux pays se sont engagés à faire le nécessaire pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au dessus des niveaux préindustriels. Pour y parvenir, la France et l'Europe se sont, par exemple, fixées l'objectif d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, appelle les pays riches à revoir leurs ambitions pour parvenir à une décarbonation la plus rapide possible, d'ici à 2040.

Des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique et ses effets

S'il ne présente que succinctement les solutions à mettre en œuvre, le dernier rapport du GIEC souligne des options d'atténuation efficaces et peu coûteuses sont déjà disponible à l'heure actuelle et que des changements rapides et profonds sont nécessaires...

Dans l'un de ses rapports, publié en 2022, le groupe d'experts s'était intéressé, plus en détails, aux solutions permettant de limiter les émissions de GES et de lutter contre le réchauffement climatique. Voici quelques unes des solutions les plus concrètes mises en évidence.

Développer les énergies renouvelables et bas carbone

Le dernier texte du GIEC rappelle que "limiter le réchauffement climatique d'origine humaine nécessite des émissions nettes de CO2 nulles". Cela implique impérativement de réduire rapidement l'utilisation des combustibles fossiles (gaz, charbon et pétrole) et de développer, en priorité, les énergies renouvelables, comme le solaire, l'éolien ou l'hydroélectricité. Ces énergies renouvelables, produites localement et issues de sources inépuisables, pourraient en effet permettre de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre.

Tendre vers une mobilité durable 

Premier émetteur de GES en France, le secteur des transports doit également faire l'objet d'une transformation en profondeur. Parmi les options incontournables :.

  • utiliser des transports moins polluants (prendre le train plutôt que l'avion, par exemple) ;
  • privilégier les véhicules électriques ou les biocarburants ;
  • réduire la demande de transports (favoriser le télétravail, par exemple) ;
  • investir dans l'aménagement du territoire pour favoriser la mobilité douce (développer les réseaux de pistes cyclables, par exemple).

Outre des effets sur le climat, la transformation du secteur du transport peut par ailleurs présenter de nombreux bénéfices pour les citoyens (amélioration de la qualité de l'air, réduction des problèmes de santé, moins de bouchons dans les villes…).

Plus d'efficacité et de sobriété énergétique 

La notion d'efficacité énergétique fait écho à une consommation d'énergie minimisée pour un usage défini. Concrètement, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments passe, par exemple, par une massification des travaux d'isolation (permettant de réduire ses déperditions de chaleur) ou le remplacement d'équipements énergivores par des solutions plus performantes dans tous les secteurs (pour le chauffage, la production d'eau chaude sanitaire, l'électricité…). La sobriété énergétique consiste quant à elle à réduire ses consommations énergétiques, de façon volontaire.

Innovations technologiques : l'avis du GIEC

Dans leur synthèse présentée en 2023, les experts du GIEC pointent les innovations technologiques du doigt. Le document précise que si elles peuvent présenter un intérêt dans la lutte contre le réchauffement climatique, avec le développement de système à faible émission, ces innovations technologiques peuvent aussi engendrer des impacts environnementaux "nouveaux et plus importants" et favoriser les inégalités sociales.

Protéger les puits de carbone

Lorsqu'il est en fonctionnement, un panneau photovoltaïque n'émet pas gaz à effet de serre. L'électricité est produite localement et consommée directement sur place, sans émettre de pollution. En revanche, là encore, on ne peut pas parler d'un bilan carbone nul, dans la mesure où l'entretien des panneaux solaires et leur maintenance impliquent d'utiliser de l'énergie, par exemple.

Par définition, les puits de carbone sont des réservoirs, naturels ou artificiels, qui ont la capacité de stocker le carbone présent dans l'atmosphère. Les forêts, les sols et les océans constituent ainsi des puits de carbone qu'il faut protéger pour intensifier la lutte contre le réchauffement climatique. Cela passe, par exemple, par une gestion durable des forêts.

Réchauffement climatique : comment agir à mon échelle ? 

Face à de tels constats, chacun peut se sentir impuissant. Pourtant, la lutte contre le réchauffement climatique est l'affaire de tous : tout le monde est concerné et chacun peut y contribuer, à son échelle. À la maison, il peut ainsi être intéressant d'envisager :

  • d'installer un équipement à énergie renouvelable (panneaux solaires photovoltaïques, pompe à chaleur, chaudière biomasse…) ;
  • d'améliorer l'efficacité énergétique de son logement énergivore (en isolant toiture ou combles perdus, murs, sols, fenêtres ou en privilégiant les équipements économes en énergie) ;
  • de viser la sobriété énergétique en favorisant les écogestes (favoriser la lumière naturelle, éteindre la lumière quand on quitte une pièce…) ;
  • de prendre le pas de la mobilité douce (privilégier le vélo ou la marche à pieds, remplacer son véhicule à combustible fossile par une voiture électrique…).

Sachez que différentes aides financières, mises en place par l'État ou par les collectivités locales, existent déjà pour vous aider à vous engager dans la transition énergétique (MaPrimeRénov', prime à l'autoconsommation photovoltaïque, bonus écologique ou prime à la conversion…).

Transition énergétique : TUCOENERGIE s'engage à vos côtés

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Foire Aux Questions

Quelle est la date du dernier rapport du GIEC ?

Le dernier rapport de synthèse du GIEC a été publié le 20 mars 2023. Les scientifiques qui composent le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat s'étaient réunis en Suisse, à Interlaken, pour adopter la synthèse de son 6ᵉ rapport. 

Où peut-on trouver le rapport du GIEC ?

Le rapport du GIEC 2023 est disponible sur le site internet de l'IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change). Pour l'heure, il n'est disponible qu'en anglais. On peut également retrouver les publications du GIEC sur le site du ministère de la Transition énergétique.

Quand sera disponible le prochain rapport du GIEC ?

Il est difficile d'établir précisément la date de publication du prochain rapport du GIEC, qui fonctionne par cycles. En plus de son rapport d'évaluation, le GIEC produit également des rapports spéciaux, méthodologiques ou des documents techniques dont les dates de publications ne sont pas fixées.