les prochaines élections législatives en France auront lieu le 30 juin et 7 juillet prochain

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Elections législatives 2024 en France : que proposent les candidats sur l'énergie ? 

Par Jade DC

Publié le 24/06/2024

Depuis l'annonce de dissolution de l'Assemblée Nationale par Emmanuel Macron, au soir des élections européennes, l'ensemble des partis politiques français se sont lancés à la course aux électeurs et électrices, convoitant plus ou moins discrètement une place à Matignon. Une campagne électorale express, non pas sans de nombreux rebondissements : union et désunion de la gauche, départ de Marion Maréchal de Reconquête, division de la droite et alliance avec l'extrême droite, la scène politique française a, depuis quelques jours, pris des allures de série Netflix. Avec toute cette agitation, on en oublierait presque que les candidats sont élus pour des propositions politiques - et non pas pour des vidéos TikTok ! Mais avec seulement 3 semaines d'intervalle entre la décision de dissoudre l'assemblée nationale d'Emmanuel Macron et le premier tour des élections législatives, les candidats n'ont eu que peu de temps pour présenter leurs programmes politiques aux Français. De fait, ils ne sont officiels que depuis le 19 juin, ce qui ne nous a pas empêché de mener notre petite enquête ! Et comme vous commencez à bien nous connaître, vous vous douterez que nous nous sommes particulièrement intéressés à la question de l'énergie dans les programmes des candidats. Les différentes propositions des candidats reflètent des visions variées de la question énergétique en France, avec un point commun : améliorer le pouvoir d'achat des Français en baissant les prix de l'énergie.

Logo du parti Les Républicains

Les Républicains

Politique énergétique : privilégier le nucléaire et les incitations fiscales 

Sur le plan énergétique, LR défend fermement le nucléaire, avec des propositions pour prolonger la durée de vie des réacteurs existants et construire de nouveaux réacteurs EPR de deuxième génération. Notons ici, que le développement du nucléaire est un point commun que partagent Les Républicains, Ensemble et le Rassemblement National.

En outre, le parti républicain souhaite également faire de la France un leader mondial de l’hydrogène, tout en limitant le développement de l’éolien terrestre en raison des oppositions locales et des coûts élevés. En cessant de subventionner l’éolien et le solaire, LR redirige ces financements vers la décarbonation de l’habitat et des transports.

Cette orientation vers le nucléaire et l’hydrogène peut garantir une production énergétique stable et décarbonée, mais elle minimise l’importance des énergies renouvelables variées comme l’éolien et le solaire, qui sont essentielles pour un mix énergétique équilibré. De plus, la mise en place de moratoires sur l’éolien terrestre pourrait ralentir la transition vers une énergie 100% renouvelable. N'oublions pas non plus, les dangers auxquels seraient exposées les populations en cas d'accident nucléaire. Rappelons de plus que, si le nucléaire est une énergie peu carbonée, il n'est pas considéré comme une énergie renouvelable. En effet il nécessite des réserves de fissile et d'uranium qui son présentes en quantité limitée.

Ecologie et lutte contre la pollution

Afin d'accélérer la dépollution, le parti des Républicains souhaite simplifier le recyclage des déchets en utilisant les mêmes couleurs de bacs sur tout le territoire, en mettant en place sur chaque produit un code « même couleur, même poubelle », en installant des collecteurs de mégots dans tous les bâtiments publics et des composteurs partagés dans les villes.

Le parti adopte également une position critique face pays européens dont le charbon représente, encore aujourd'hui, une grande partie de leur mix énergétique, comme c'est le cas, par exemple, pour l'Allemagne et la Pologne. Nous nous permettons, ici, de faire un lien avec la position européenne de LR : le parti propose d'instaurer une taxe pour les Etats membres possédant encore des centrales à charbon et pour les pays pratiquant encore la mise en décharge des déchets ou l'exportation de déchets vers des pays tiers à l'UE, une pratique encore courante dans les pays de l'Est et du Sud de l'Europe.

Finalement, plutôt que de proposer des mesures pour réduire efficacement et durablement les émissions de CO2 du secteur de l'industrie, le parti propose de développer les technologies de stockage de carbone. Cette mesure, s'imposerait comme un 'complément [nécessaire] à l'énergie nucléaire, aux énergies renouvelables et la sobriété'. Mais, est-ce une solution vraiment durable ? Ne vaudrait-il pas mieux encourager la baisse des émissions carbone en activant d'autres leviers plus pérennes et vertueux, en amorçant un réel changement de nos modes de vie ? Pour vous faire votre propre idée, nous vous proposons de lire notre article sur les scénarios du rapport de l'ADEME. Parmi les quatre scénarios prospectifs pour conduire la France vers la neutralité carbone, le quatrième scénario ('pari réparateur') est le plus proche de la vision de LR. Ce scénario met l'accent sur le développement des technologies pour suivre et réguler les impacts du changement climatique tout en poursuivant l'exploitation et l'optimisation des ressources naturelles. Ce scénario nous laisse un avant-goût de ce qui pourrait être notre futur, si nos dirigeants décident d'éluder les effets du réchauffement climatique par le développement des technologies et non pas grâce à la transition vers des énergies décarbonées. Un scénario qui nous questionne sur la course effrénée à la mondialisation et à la consommation de masse.

Le point sur le logement 

Les Républicains (LR) se concentrent principalement sur la réforme des réglementations en matière de performance énergétique des bâtiments. Ils proposent de supprimer l’interdiction des mises en location de passoires thermiques d’ici 2028, argumentant que cette mesure aggrave la crise du logement en retirant des biens du marché locatif. Bien que cette proposition puisse soulager les propriétaires, elle soulève des questions sur son impact environnemental. En effet, les passoires thermiques, représentant 17,8% du parc immobilier, sont responsables de fortes émissions de gaz à effet de serre (GES).

LR souhaite également réformer le diagnostics de performance énergétique (DPE). Actuellement, cet outil permet d'estimer la consommation énergétique d'un logement, ainsi que ses émissions de gaz à effet de serre, LR souhaiterait réduire son utilisation à la seule mesure des émissions de CO2. Cette approche privilégierait l’électrification des solutions de chauffage, soutenue par une augmentation de la production d’électricité bas carbone. Si cette stratégie peut sembler pragmatique, elle néglige l'importance de l'isolation thermique, qui est cruciale pour réduire la consommation énergétique globale des bâtiments.

Dernière mesure proposée par LR sur le logement : la mise en place d'un crédit d'impôts carbone, pour les habitats qui émettent peu d'émissions de CO2. Selon le parti, ce crédit d'impôt permettrait d'encourager la rénovation thermique en passant 'par l'incitation plutôt que la punition'. Son efficacité dépendra, cependant, de la mise en œuvre et du montant des aides allouées. La question demeure de savoir si ces incitations seront suffisantes pour atteindre les objectifs de réduction des GES.

Logo du parti Nouveau Front Populaire

Nouveau Front Populaire (LFI, PS, Écologistes et Communistes)

Energie : développer et démocratiser les énergies renouvelables dans un soucis de justice sociale

Le Nouveau Front Populaire (NFP) adopte une approche résolument tournée vers les énergies renouvelables et la justice sociale. Ils proposent d’abolir la taxe Macron de 10 % sur les factures d’énergie et d’annuler la hausse programmée du prix du gaz. En fixant les tarifs par décret dès les premiers jours des législatives, ils visent à protéger les ménages des fluctuations des prix de l’énergie.

Le NFP prévoit également une planification écologique ambitieuse : avec l'objectif de faire voter une nouvelle loi énergie-climat qui viendrait se substituer à la loi actuelle, votée en 2019, et que la coalition de gauche juge insuffisante. Ce nouveau projet de loi permettrait donc de répondre à l'urgence climatique ainsi que d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, comme le préconise le pacte vert de l'Union Européenne et l'Accord de Paris de 2015.

Afin de lutter contre la précarité énergétique et réduire les émissions carbone des maisons, le NFP dit vouloir assurer l’isolation complète des logements. Pour cela, le parti veut renforcer les aides pour tous les ménages, et assurer une prise en charge complète pour les plus modestes.

L'ITE (isolation thermique par l'extérieur) est, en effet, l'un des premiers réflexes à avoir pour limiter les déperditions thermiques, qui sont à l'origine de la précarité énergétique, de l'augmentation de des factures d'électricité et des émissions carbone d'un habitat. Vous pouvez cliquer sur ce lien pour vous renseigner sur l'ITE et simuler votre projet.

Le logement

En matière de logement, le NFP propose de construire 200 000 logements publics par an pendant cinq ans, avec des normes écologiques ambitieuses. Cette mesure vise à répondre à la fois à la crise du logement et à l'urgence climatique. En garantissant des logements écologiques et abordables, le NFP pourrait améliorer les conditions de vie tout en réduisant les émissions de GES liées au secteur résidentiel.

Logo du parti d'extrême droite, Rassemblement National

Rassemblement National

Énergie : une prise de partie controversée 

Le Rassemblement National (RN) présente des propositions radicales et souvent controversées en matière d'énergie. Pour augmenter le pouvoir d'achat des Français, Jordan Bardella, actuel président du RN, promet de baisser la TVA sur le carburant, le gaz et l'électricité. Il voudrait également sortir des règles du marché européen de l'électricité, dans l'espoir de réduire de 30 à 40% les factures d’électricité des Français. Une promesse qui semble difficile à réaliser sans annuler les taxes sur l’électricité, qui financent en partie les énergies renouvelables et les tarifs subventionnés dans les outre-mer. Tout comme les Républicains, Le RN se positionne contre l’énergie éolienne, prévoyant le démantèlement des centrales existantes et le refus de nouveaux projets. Cette opposition à l’éolien, qui représente environ 10% de la production d’électricité en France, pourrait compromettre les objectifs de diversification énergétique.

Le RN : une position pro-nucléaire

Le RN mise sur la construction de 20 réacteurs nucléaires supplémentaires et le développement de l'hydroélectricité et de la géothermie. Bien que ces sources d'énergie soient décarbonées, elles ne doivent pas exclure les renouvelables comme l’éolien et le solaire, indispensables pour un mix énergétique durable.

Attention aux raccourcis 

Depuis le début de cette campagne électorale express - et même avant, durant la campagne pour les européennes -, le RN n'a cessé de prendre des raccourcis démagogiques, comme celui d'opposer écologie et justice sociale. Par exemple, en revenant sur la décision de l'Union Européenne d'interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035, la RN nous précipite tout droit vers une catastrophe climatique, sans retour. Ce que le RN omet volontairement de mentionner c'est que cette interdiction ne vaudra que pour les véhicules neufs. La vente de voitures thermiques d'occasion restera, quant à elle, autorisée. Sans oublier que c'est en généralisant la vente de véhicules électriques, que l'on pourra amorcer une réelle démocratisation, afin de les rendre accessibles à tous.

De fait, l'économiste Nicolas Golberg, constatait sur Terra Nova, le 6 mai dernier, que les mots'efficacité' et 'sobriété' énergétiques étaient tout bonnement absents du programme du parti d'extrême droite.

Le RN souhaite également baisser la TVA sur les carburants de 20 à 5,5%, ce qui pourrait freiner également la transition vers des véhicules électriques et prolonger l'usage des énergies fossiles. Cette proposition va à l'encontre des objectifs européens de réduction des émissions de CO2 et de promotion de la mobilité durable.

Logo du parti Renaissance

Ensemble (majorité présidentielle - Renaissance)

Politique énergétique

Ensemble, la majorité présidentielle, continue de privilégier le nucléaire pour assurer la décarbonation de l’énergie en France. Avec la promesse de construire huit nouveaux réacteurs EPR2 en plus des six déjà confirmés, le gouvernement réaffirme sa volonté de renforcer la filière nucléaire. Bien que le nucléaire soit une source d’énergie décarbonée, cette dépendance pourrait limiter le développement des énergies renouvelables.

Le gouvernement prévoit également une baisse des factures d’électricité de 15% dès l’hiver prochain, grâce à la réforme du marché européen de l’électricité. Cette mesure vise à soulager les ménages tout en poursuivant la transition énergétique. Toutefois, il est crucial de diversifier les sources d’énergie pour garantir la résilience du système énergétique face aux défis climatiques et géopolitiques.

Concernant les énergies renouvelables, la majorité présidentielle prévoit d'atteindre 33% d'énergies renouvelables d'ici 20230 dans la consommation finale brute, et ce en vue d'atteindre les objectifs climatiques fixés par la comission européenne, à savoir la neutralité carbone à l'horizon 2050.

Politique climatique

Au niveau climatique, le clan politique d'Emmanuel Macron affiche des ambitions tournées vers la réduction des émissions carbone de la France. Ainsi, si le gouvernement avait déjà fait voter, en 2019, une loi énergie et climat, visant à accélerer la transition énergétique en sortant définitivement des énergies fossiles grâce, notamment, au développant des énergies renouvelable, il dit, aujourd'hui, vouloir baisser de 55% les émissions de CO2 d'ici 2050.

Ensemble promet également une transition graduelle vers l'adoption de véhicules électriques, en proposant la mise à disposition de 100 000 véhicules électriques par an en leasing sociale, et ce, afin de permettre aux classes les plus modestes d'avoir également accès à ce type de véhicules. Cela permettrait, en effet, de limiter peu à peu l'utilisation de véhicules thermiques en vue de l'interdiction de leurs vente d'ici 2035.

Politique de rénovation énergétique

Un fond de rénovation énergétique à destination des classes moyennes et populaires est également proposé, avec l'objectif de rénover 300 000 nouveaux logements d'ici 2027. Cette initiative, bien que positive, nécessitera une mise en œuvre efficace pour atteindre les objectifs de réduction des émissions et d’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments.

Pour résumer :

Les programmes énergétiques des candidats aux prochaines élections législatives en France révèlent des approches variées et parfois divergentes face à la transition énergétique. Les Républicains privilégient le nucléaire et les incitations fiscales, mais leur position sur les passoires thermiques soulève des questions environnementales. Le Nouveau Front Populaire mise sur les énergies renouvelables et la justice sociale, mais leur plan ambitieux nécessitera des ressources considérables. Le Rassemblement National propose des mesures radicales et controversées, souvent incompatibles avec les objectifs climatiques, voir même parfois illégales. Enfin, Ensemble continue de soutenir le nucléaire tout en promettant des baisses de factures d’électricité.

On remarquera que tous les partis, dont le programme a été analysé dans cet article, dit vouloir faire du pouvoir d'achat des Français, une priorité pour les prochains mois. Cependant, il est essentiel de garder à l'esprit que prolonger l'usage des énergies fossiles et minimiser l'importance des énergies renouvelables, n'est pas une solution pérenne : elle ne pourra soulager de pouvoir d'achat des Français que sur un très court therme. La transition énergétique en France doit s'appuyer sur une diversification des sources d'énergie, avec un fort soutien aux renouvelables, pour garantir une énergie décarbonée, durable et accessible à tous. Les élections à venir seront déterminantes pour l'avenir énergétique du pays et la lutte contre le changement climatique.

Questions et réponses 

Qui est élu lors des élections législatives ?

Lors des élections législatives, les députés sont élus pour représenter le peuple au sein de l'Assemblée nationale. En France, ces élections se déroulent tous les cinq ans. Chaque circonscription électorale élit un député au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Les députés ainsi élus participent à l'élaboration et au vote des lois, ainsi qu'au contrôle de l'action du gouvernement.

Quelle est la durée du mandat pour les élections législatives ?

La durée du mandat des députés élus lors des élections législatives est de cinq ans en France. Cela signifie que chaque député reste en fonction pour une période de cinq ans, à moins qu'il y ait une dissolution anticipée de l'Assemblée nationale par le président de la République.

Quels sont les 3 types de vote ?

Les trois types de vote couramment utilisés sont :

1. Vote majoritaire :
- Scrutin uninominal majoritaire à un tour : Chaque électeur vote pour un candidat, et celui qui obtient le plus de voix est élu. Ce système est utilisé dans des pays comme le Royaume-Uni pour les élections législatives.
- Scrutin uninominal majoritaire à deux tours : Si aucun candidat n'obtient la majorité absolue des voix au premier tour, un second tour est organisé entre les candidats ayant obtenu le plus de voix. C'est le système utilisé en France pour les élections législatives.

2. Vote proportionnel :
- Scrutin de liste proportionnel : Les électeurs votent pour des listes de candidats, et les sièges sont attribués proportionnellement au nombre de voix obtenues par chaque liste. Ce système est utilisé dans de nombreux pays pour les élections parlementaires ou européennes.

3. Vote préférentiel :
- Scrutin préférentiel : Les électeurs classent les candidats par ordre de préférence. Les votes sont comptés en plusieurs tours, en éliminant le candidat avec le moins de voix et en redistribuant ses votes selon les préférences jusqu'à ce qu'un candidat atteigne la majorité absolue. Ce système est utilisé, par exemple, en Australie pour les élections législatives.

Quels sont les candidats aux élections législatives 2024 ?

Pour les élections législatives de 2024, plus de 4000 candidats sont en lice. Parmi eux, on retrouve notamment des représentants de partis majeurs tels que Ensemble, Les Républicains (LR), le Nouveau Front Populaire (NFP) et le Rassemblement National (RN). En parallèle, d'autres formations politiques sont également représentées.

  • Ensemble, la majorité présidentielle.
  • Les Républicains (LR), parti de droite.
  • Le Nouveau Front Populaire (NFP), coalition de partis de gauche.
  • Le Rassemblement National (RN), parti d'extrême droite.

Quand sont les prochaines élections présidentielles en France ?

Les prochaines élections présidentielles en France sont prévues pour 2027, conformément au cycle de cinq ans suivant les dernières élections de 2022. Les dates précises seront déterminées par décret présidentiel.